Interview : Alexis Martin, adjoint au maire délégué à la transition écologique et au patrimoine communal

Propos recueillis par Olivier Ruiz

Dossier n°494

Dernière mise à jour : 02 avril 2024

À l’occasion de la publication du rapport de développement durable 2023, peut-on dresser ici un rapide bilan de l’action municipale en la matière ? Quelles sont les perspectives pour 2024 ?

Alexis Martin : J’aimerais d’abord souligner que, lors des Assises en fin d’année dernière, nous avons pu constater le véritable intérêt des habitants et de vraies attentes en matière de transition écologique. Le rapport de l’année 2023 est riche, et j’invite chacune et chacun à le consulter en ligne. L’an passé, nous avons mis l’accent sur la Grande récolte, une démarche participative auprès des agents de la ville qui a permis de recenser plus de 150 mesures de transition écologique qui seront mises en application dans les prochaines années. Des actions de longue haleine ont été récompensées, à l’image du quartier Université qui a reçu un deuxième label Écoquartier. Du côté des perspectives, le plan vélo avance avec le déploiement des consignes sécurisées, dont les deux premières ont été installées dans les quartiers Centre et Université. Pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre, nous allons poursuivre la rénovation des bâtiments communaux, comme l’hôtel de ville ou l’école Jacques-Decour, et nous menons des chantiers à l’empreinte carbone maîtrisée, comme le futur gymnase Alice-Milliat au Vieux-Pont. Parallèlement, nous continuons à mettre en œuvre la bourse de la transition écologique, le plan 5 000 arbres et la végétalisation des cours d’école pour lutter contre les îlots de chaleur urbains.


On le voit, la ville se mobilise fortement en faveur de la transition écologique. Mais existe-t-il des secteurs où il est possible d’aller plus loin ?

A. M. : Oui, bien sûr, je pense notamment aux déchets. La ville a engagé un travail sur la collecte des biodéchets, d’abord avec les commerçants puis en direction des habitants. La transformation de Nanterre se poursuit avec le projet de delta vert, l’arrivée du tramway et de la ligne 15 du Grand Paris Express. S’agissant des transports publics, nous sommes impatients mais extrêmement vigilants pour que leur arrivée ne se fasse plus au détriment des arbres. Nous nous battrons sans relâche pour limiter au maximum l’abattage de nouveaux arbres, seulement quand c’est inévitable. C’est ce que nous faisons en ce moment même, dans le secteur de la Boule. Nous faisons donc preuve d’une vigilance constante vis-à-vis des projets mis en œuvre par nos partenaires. Autre exemple : l’installation d’un cirque avec des animaux sauvages par le département dans le parc André-Malraux, qui a suscité l’émoi de nombreux habitants et auquel nous nous opposons pour non-respect du bien-être animal. Enfin, nous notons une véritable accélération dans les projets d’agriculture urbaine, professionnels ou associatifs, que nous accompagnons et dont les installations soulignent la transition vers une économie vertueuse. Nous ne pouvons cependant pas cacher notre grande méfiance quant au soutien de l’État à l’égard de ces démarches. La récente annonce d’une économie de 400 millions d’euros sur le Fonds vert – alors que la ville devait bénéficier de son soutien à hauteur de plusieurs millions d’euros –, nous inquiète…

Un véritable intérêt des habitants et de vraies attentes en matière de transition écologique

Alexis Martin , adjoint au maire délégué à la transition écologique et au patrimoine communal

Un grand rendez-vous se tient à la fin du mois, Écozone, qui s’installe au parc du Chemin-de-l’Île et s’allie à la Fête des bords de Seine. Pourquoi ce choix ?

A. M. : C’est d’abord une volonté de l’équipe municipale de mieux répartir les évènements majeurs tout au long de l’année et surtout dans tous les quartiers. Quel meilleur endroit pour accueillir notre évènement annuel de l’écologie que l’un des plus grands espaces verts de la ville, situé en bords de Seine, alors même que le thème retenu pour l’occasion est l’eau. Ce parc, récemment agrandi de deux hectares, est emblématique de la transformation que vit Nanterre en matière de transition écologique, et se situe au croisement des quartiers République, Chemin-de-l’Île et Petit-Nanterre. Mes collègues élus de ces trois quartiers prennent d’ailleurs la parole à mes côtés pour tout vous dire de l’esprit de cette fête où l’on espère voir les Nanterriens et les Nanterriennes participer en nombre !