Gaétan Charvon : supporter né

Portraits

Magali Hamard

Gaëtan, supporter de l'équipe de basket Nanterre 92, avec son mégaphone

Dernière mise à jour : 06 février 2024

Parce qu’il a tout donné, Gaétan Charvon devrait être aphone. Et pourtant, à l’issue de la rencontre opposant l’équipe de Nanterre 92 à celle de Strasbourg (76-68), le samedi 13 janvier dernier au Palais des sports, le jeune homme parle tout à fait normalement. « C’est une question d’entraînement. J’ai de la corne aux doigts car je joue de la guitare, c’est pareil pour mes cordes vocales ! Et puis, la passion me guide », confie-t-il. De la tribune des supporters, dite le « kop », l’ancien étudiant en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) harangue le public à chaque match disputé par l’équipe de basket nanterrienne, à domicile ou non. « Des superhéros qui mouillent le maillot », tels qu’il les définit. L’amour que Gaétan porte au club est une tradition familiale. « Mon arrière-grand-père a même aidé à la construction du premier terrain en mâchefer de la JSF, raconte-t-il. J’ai vu mon premier match à l’âge de 2 ans et j’ai dû en rater seulement quatre depuis 2020, depuis que je suis très engagé. » Il est en effet le chef de file des Gremlins, une trentaine de supporters originaires de Nanterre, mais aussi de Marseille, Nancy ou Lyon. Un cercle ouvert donc, où le mot « ultras » n’existe que sur le mégaphone de ce passionné. 

Plus que le basket, c’est Nanterre que je soutiens

Gaëtan Charvon, Supporter de Nanterre 92

« On n’insulte pas l’adversaire. Nous sommes à la fois Gizmo, le gentil Gremlins, mais aussi Stripe, le vilain, quand les hostilités commencent. On espère faire une grosse fête au Palais des sports pour célébrer nos deux ans, le 13 avril prochain. » Curieusement, le jeune homme est d’abord un handballeur. « Plus que le basket, c’est Nanterre que je soutiens. Je suis né et j’ai grandi ici. Il y a des valeurs, une mentalité très particulière dans cette ville : une attache, une solidarité, le fait de ne rien lâcher. Un ami m’a dit un jour : “À Nanterre, quand on gagne, on chante fort. Et, quand on perd, on chante encore plus fort !” » Dans l’histoire du club, il salue Johan Passave-Ducteil et Heiko Schaffartzik. Aujourd’hui, Justin Bibbins et Desi Rodriguez restent ses joueurs préférés, en termes de technique. Il voue une admiration absolue pour Bastien Pinault, le capitaine, et Benjamin Sene. « Deux êtres humains extraordinaires », selon Gaétan. Et Wemby, désormais membre des Spurs de San Antonio ? « Je le voyais évoluer en équipe jeune quand il était petit. C’est une immense fierté pour tout le monde. Et ce fut beau quand Adam Silver, le patron de la NBA, l’a présenté, à sa demande, comme “Wemby from Nanterre”. » Hommage également à l’entraîneur, Pascal Donnadieu, qui quitte son poste à la fin de la saison : « À Auxerre, en football, ils ont Guy Roux. Nous, nous avons Pascal Donnadieu, un génie », s’enflamme-t-il, lui qui aimerait que la tribune supérieure du Palais des sports porte le nom de « cette légende du basket ». En attendant, ce réfractaire au sport business, qui a confiance en l’avenir avec le futur coach, Philippe Da Silva, a la Coupe de France en ligne de mire (Nanterre 92 affrontera Saint-Quentin en 8e de finale le 13 février). « Ce serait trop beau de la soulever ! »

  • 22 ans
  • À 2 ans, il assiste à son premier match.
  • 16 avril 2022 création des Gremlins

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