Une exigence professionnelle indiscutable

Dossier n°493

Une auxiliaire de puériculture joue avec des enfants dans une crèche

Pour endiguer la pénurie de candidats observée dans toute la France dans le secteur de la petite enfance, la ville de Nanterre s’interdit de revoir ses exigences quant aux qualifications des personnels en charge des enfants. Tour d’horizon des actions mises en œuvre pour recruter.

Dernière mise à jour : 01 mars 2024

En janvier dernier, la commission d’attribution des places en crèches a constaté un léger tassement des demandes, dû à la baisse de la natalité (-6 % entre 2014 et 2021). Cela dit, cette baisse ne suffit pas encore à compenser le manque de personnel dans les structures d’accueil. 

Si Nanterre s’en sort légèrement mieux que le reste de la France, la question du recrutement se pose et reste complexe. « Crise de vocation, moins d’écoles pour former les futurs professionnels : résultat, il y a une pénurie de candidats », constate Corinne Le Chaffotec, directrice de la première enfance. Pourtant, les leviers actionnés par la ville pour recruter sont nombreux : salon de l’emploi, job dating, rencontres dans les établissements scolaires… « Nous devons aussi faire en sorte que les stagiaires et les apprentis que nous accueillons restent dans nos structures municipales », poursuit Corinne Le Chaffotec. Au-delà d’une rémunération attractive, la municipalité mise sur la qualité de ses locaux, les possibilités de mobilité interne liées à la taille d’une ville comme Nanterre, et un accompagnement à l’évolution professionnelle. La qualité du projet pédagogique reste primordiale pour susciter les vocations. Et pour favoriser les échanges, le 15 novembre prochain, se tiendra à Nanterre la Journée des professionnels. Les agents municipaux, dont une dizaine s’est rendue à la Journée de la petite enfance à Roubaix le mois dernier, se réuniront pour confronter leurs idées et construire ensemble de nouveaux projets.

Les postes à pourvoir : comment postuler ?

En février 2024, pour assurer le bon fonctionnement des structures d’accueil, il manquait 13 auxiliaires de puériculture (AP) et 10 éducatrices de jeunes enfants (EJE). 10 postes d’agents polyvalents et 2 emplois de cuisiniers sont également à pourvoir. Pour postuler, les candidats doivent impérativement être diplômés. Avec un an d’ancienneté au sein des structures nanterriennes, un agent polyvalent peut devenir fonctionnaire sans concours. Pour les EJE et les AP engagées sur contrat, le premier CDD est d’une durée d’un an.

Elles prennent soin de vos tout-petits

Céline Riant, 52 ans, auxiliaire de puériculture à la crèche Le Chat perché

« J’ai choisi ce métier par amour de l’enfant. Aujourd’hui, je ne m’imagine pas faire autre chose. » Cela fait trente-trois ans que Céline est auxiliaire de puériculture, depuis sept ans à Nanterre, et toujours avec le même enthousiasme. « Bien sûr, nous respectons le rythme de l’enfant, les siestes, les repas… mais il n’y a jamais de routine. C’est magique quand le bébé commence à ramper, à faire du quatre pattes. Plus tard, il joue avec vous à la dînette, vous apporte un petit café. Tous les jours, les enfants nous réservent des surprises. Et, quand on les voit gagner en autonomie, on se dit qu’on a réussi quelque chose ! » À la crèche du Chat Perché, Céline applique la Petite Famille (lire p. 15) et pratique la langue des signes bébé, « formidable pour éviter les pleurs ! » Un jour, elle a eu la surprise d’accueillir en tant qu’apprentie une jeune fille dont elle s’était occupée quand celle-ci avait 18 mois. Céline a pu lui livrer certaines ficelles du métier « pas suffisamment valorisé à mon goût, mais tellement passionnant ! »

Assa Camara, 38 ans, éducatrice de jeunes enfants à la crèche Souris verte

Avant de devenir éducatrice de jeunes enfants, Assa travaillait en tant qu’auxiliaire de puériculture mais quelque chose lui manquait. La jeune femme se souvient : « Je voulais comprendre la psychologie de l’enfant et les causes de tel ou tel comportement. La directrice de la crèche Petit Prince, où je travaillais, m’a encouragée à me lancer dans une formation d’éducatrice de jeunes enfants. Ma formation a duré trois ans et a été financée par la ville de Nanterre. » Diplômée depuis 2016, Assa accompagne désormais les jeunes enfants dans leur éveil (ateliers pâtisserie, projet potager…), ainsi que les parents (café parent cette année) et les professionnels pour leurs pratiques au quotidien.
Un métier en lien avec la direction et les équipes qui la satisfait pleinement. Elle ne compte pas s’arrêter là et se verrait bien directrice dans quelques années.