Nanterre, toujours mobilisée contre le racisme

Le 21 mars 1960, 69 manifestants noirs contre les lois de l’apartheid étaient tués après avoir reçu dans le dos des balles tirées par les policiers blancs à Sharpeville en Afrique du Sud. Pour ne jamais oublier ce massacre, les Nations unies ont fait du 21 mars la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. La ville de Nanterre organise un temps d’échange et de mobilisation qui se tiendra, lui, le samedi 23 mars. Un samedi, plutôt qu’un jeudi, pour réunir davantage de Nanterriens et de Nanterriennes autour de cette injustice, toujours à combattre et à faire disparaître.

Rendez-vous est donné à la Maison de l’enfance du Petit-Nanterre dès 10h, le samedi 23 mars. Plusieurs associations (Nahda, Zy’va, Théâtre du bout du monde, Collectif des associations devoir de mémoire, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples…) et la ville de Nanterre souhaitent réagir à la loi immigration portée en janvier 2024 par les parlementaires et le Gouvernement. « Les débats autour de cette loi ont été insupportables, dénonce Nadège Magnon, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les discriminations. L’étranger a été présenté comme l’ennemi, le problème principal de notre société. La remise en cause du droit du sol et l’affirmation de la préférence nationale nous ont beaucoup choqués. » Même si, depuis, le Conseil constitutionnel a censuré plus du tiers des articles contenus dans cette loi, sa promulgation suscite question, le temps du débat n’est pas refermé. Les organisateurs invitent trois experts (historien, politologue, artiste) qui ont pour mission de contextualiser et de rappeler l’histoire de l’immigration en France. Lors de cette table ronde, le micro sera ouvert aux Nanterriens qui pourront exposer leurs points de vue et interagir avec les spécialistes. L’association Zy’va prévoit de mettre en scène ses champions des concours d’éloquence pour rythmer la rencontre. Nadège Magnon, qui sera bien sûr présente lors de cette matinée avec d’autres membres de l’équipe municipale rappelle : « Cet évènement montre que Nanterre ne se résigne pas. Nous luttons au quotidien contre le racisme. Les Nanterriens victimes de discriminations doivent et peuvent se défendre en prenant rendez-vous avec des avocats qui tiennent des permanences à l’hôtel de ville et au tribunal de Nanterre. »