Rita Alaoui : Chanter, c’est jouer collectif

Portraits

Guillaume Gesret

Rita

Rita Alaoui a appris à jouer du piano à l’âge de 6 ans, au Maroc. Sa professeure de musique, aussi enseignante à l’École normale de musique de Paris, la hisse quelques années plus tard à un niveau qui lui ouvre les portes de concours de piano, entre autres à Dubaï, et de master class en France et en Suisse.

Dernière mise à jour : 27 février 2024

Une fois le bac en poche en 2017, Rita quitte le Maroc et s’installe à Nanterre. Dans le quartier du Parc Nord, la jeune fille trouve peu à peu ses repères. Elle suit une licence d’économie-gestion à Dauphine et est admise dans le parcours Talents de cette université. « Ça m’a permis d’être élève au conservatoire de Boulogne-Billancourt en parallèle de mes études et d’intégrer le chœur de Paris Sciences et Lettres. »

  • 50 Elèves de l’école Elsa-Triolet ont bénéficié de ses interventions.

Une chorale dans l’école Elsa-Triolet

Désireuse de s’impliquer dans la vie nanterrienne, Rita entre en contact avec les enseignants de l’école Elsa-Triolet à qui elle propose d’animer une chorale ouverte aux enfants de CM1 et de CM2. « J’avais envie de partager mon expérience, d’apprendre aux élèves à gérer leur corps et leur respiration, à utiliser leur voix comme un instrument. » Durant un semestre, dans les classes, la jeune étudiante accompagne les enfants au piano. Ils interprètent du Grand Corps Malade, du Michael Jackson ou encore le chant des partisans italiens, Bella Ciao. Rita, qui balade sa voix de soprano dans des ensembles depuis l’enfance, sait à quel point cette pratique est bénéfique.

« Faire partie d’une chorale permet d’augmenter la cohésion d’un groupe. Les enfants apprennent à canaliser leur énergie tout en faisant preuve d’écoute, de concentration et surtout de tolérance vis-à-vis de leurs camarades. Le chant en collectif libère une énergie très positive. » Constat qu’elle fait régulièrement lorsque, dans la rue, elle croise les enfants qui ont suivi ses interventions et que ceux-ci se mettent spontanément à pousser la chansonnette ! Rita garde en mémoire les deux belles représentations des classes de l’école Triolet en fin d’année. « Les enfants n’avaient jamais aussi bien chanté et les parents étaient fiers de voir leurs enfants aussi impliqués et épanouis. »

1er Prix de la fondation Yamaha Music Gulf FZE en 2017

Ces derniers mois, Rita était moins disponible pour partager sa passion de la musique avec les jeunes Nanterriens car, dans le cadre de ses études, elle devait effectuer des stages en entreprises. À la rentrée, elle intègre un master 2 Energie, finance, carbone à Dauphine, et pense être plus libre de proposer des ateliers musicaux aux enfants. « J’ai très envie de mener des activités à impact sociétal. Un métier dans le domaine de la rénovation énergétique me le permettrait. Mais la musique est aussi une voie possible... » Rita sait ce que sa passion lui apporte et lui ouvre comme perspectives. La jeune femme de 25 ans ajoute que la musique la lie aux enfants qu’elle a côtoyés. « Je me suis attachée à eux. À Nanterre, j’ai constaté que les enfants et les parents sont réceptifs quand on les implique dans des projets artistiques. Cet enthousiasme est la richesse des gens qui vivent dans ces quartiers multiculturels. »

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