Folliage : une artiste sans pression

Portraits

Magalie Hamard

Dernière mise à jour : 30 janvier 2024

Roxane Converset, alias Folliage, se met-elle la pression ? Si l’on s’interroge, c’est parce que l’on a découvert son premier single, justement titré Pression, sorti le 10 novembre. La chanteuse y pose plusieurs questions restées sans réponse... Son clip est élégant, dansé, tourné dans une piscine de Cherbourg. Il accompagne un habile mélange de rock, chanson française, rap, trip-hop, et aux paroles inspirées. « L’écriture t’apprend l’humilité, déclare la jeune femme, qui habite Nanterre depuis vingt ans. J’ai d’abord rédigé mes textes en anglais car j’adore cette langue. Peut-être en souvenir de mes années passées aux États-Unis, de 0 à 2 ans ? Depuis, je suis revenue au français car c’est la langue de l’intime. » Jusqu’à présent, elle a signé une quinzaine de chansons. Certaines figurent sur un EP intitulé Silence – « car j’ai le sens du drame » –, qui sera disponible le 19 janvier. Ce premier opus a bénéficié d’un coup de pouce du contrat nanterrien de réussite. En échange de ce soutien financier de la ville, Folliage offrira un concert acoustique à la Structure information jeunesse, dans le centre ancien.
 

L’écriture t’apprend l’humilité

Roxane Converset

En ce matin froid de décembre, c’est à la Maison de la musique, sa « deuxième maison », que Folliage se confie à Nanterre info. La jeune femme de 24 ans travaille depuis trois ans pour l’équipement culturel, en tant qu’ouvreuse. Elle se souvient : « Le conservatoire est un espace d’expérimentations que j’ai découvert à 5 ans et grâce auquel je me suis greffée à plein de projets. Ici, très vite, j’ai bien accroché avec la musique. » Le chant vient plus tard, quand la timide adolescente de 12 ans ose se lancer alors qu’elle suit un stage de clarinette. Son amour de la littérature l’emmène ensuite en prépa littéraire, qui lui a permis, entre autres, de participer à une résidence d’un mois au Théâtre des Amandiers. Sur son CV également, une double licence en théâtre et histoire et un semestre à Toronto, au Canada. Après deux mois en master à la Sorbonne, c’est le déclic : elle fait le choix de la carrière musicale.
« J’ai pris ce chemin après une grosse période de doute. Curieusement, cela rassurait mes parents que je me pose enfin, moi qui ai 150 idées à la seconde », se remémore la musicienne, qui joue et compose pour La Chèvre et l’oiseau, une compagnie de théâtre de rue.  

Le 12 janvier prochain, le clip d’un deuxième morceau intitulé Cours sera dévoilé. Il parle de reconstruction après une agression sexuelle, ou tout autre traumatisme. Car l’auteure- interprète a le féminisme chevillé au corps. « Dans les paroles de mes chansons, je n’aborde jamais ce thème frontalement. Mais quand je parle de doutes et du fait d’oser, c’est fait dans une perspective féministe », affirme-t-elle. Cette ex-membre du mouvement Collages Féminicides milite désormais au quotidien ou dans la célébration. « J’ai adoré participer à l’inauguration de la Maison des femmes où j’ai interprété un texte d’amour lesbien. » David Bowie, icône bisexuelle qu’elle a découverte lors d’une conférence à la Maison de la musique, trône en majesté dans son panthéon musical. Et pourquoi ce pseudonyme, Folliage ? « En quête d’un nom poétique et mélancolique, j’ai repris ce terme qui définit un tapis de feuilles au Canada. Un terme inconnu en français. C’est aussi un hommage aux chanteurs des années 1960 qui traduisaient les chansons anglo-saxonnes, celles que me faisaient écouter mes grands-parents. » Quant à l’avenir, il sera rythmé de la scène et de la sortie, dans deux ans, d’un 2e EP. Mais cette fois, totalement électro rock, un son « qui bouge, qui vit ».

  • 24 ans
  • 2500 euros alloués par la ville de Nanterre dans le cadre du contrat nanterrien de réussite en 2023
  • 1er EP disponible le 19 janvier

Pour en savoir plus sur le contrat nanterrien de réussite :

contactez la Structure information jeunesse (49, rue Maurice-Thorez) au 01 41 37 17 11 ou à accueil.sijmairie-nanterrefr