Feriale, la musique dans la peau

Portraits

Guillaume Gesret

Son début de carrière est loin d’être un long fleuve tranquille mais la chanteuse nanterrienne ne lâche rien. Avant un mini album en septembre, elle sera en concert cet été.

Dernière mise à jour : 30 janvier 2024

Dans son dernier morceau Dollars, Feriale chante qu’elle ne va pas « lâcher », que la « petite meuf » qui a grandi aux Carriers à Nanterre va finir par réussir. Cette chanson a été écrite en réaction à ce que la jeune Nanterrienne a vécu en 2021. « Pendant huit mois, j’ai connu la vie de rêve. J’avais signé un contrat avec le label Sony grâce à Tefa, le producteur de Diam’s et l’ami de Michael Youn. Ils m’ont ouvert la porte d’un studio professionnel où j’ai enregistré un album de 13 titres dans les meilleures conditions possibles. » Feriale vit alors de sa passion et se retrouve entourée de compositeurs réputés. Malheureusement, cet album de « variété urbaine » ne sortira jamais à cause d’une brouille au sein du label.

Feriale s’apprêtait à entrer dans le monde de la musique par la grande porte et, d’un coup, on la lui claque au nez. « Ça a été dur, j’ai perdu confiance en moi. Puis j’ai rebondi en travaillant à un nouveau projet musical avec un ami, Axel, qui a un home studio. » Feriale, qui a été contrainte de dégoter un boulot d’assistante de direction à La Défense, autoproduit désormais ses nouveaux morceaux. La jeune femme de 26 ans n’hésite pas à investir ses économies dans la réalisation du clip de Dollars, avec une équipe professionnelle, et dans la rémunération d’une community manager qui gère ses réseaux sociaux. « Je me suis aussi mise à faire des concerts, dans des petites salles de banlieue parisienne. Là, c’est concret, j’ai le public devant moi. Je ne dépends plus des promesses des autres. Et puis j’adore la scène, j’ai fait du théâtre durant cinq ans aux Amandiers. Je me sens hyper à l’aise. »

 

Mon père m’a transmis le goût de la musique et de la chanson. Je chante depuis que je parle

Feriale est bien la fille de son père, un chanteur de raï, Djamel Staifi, qui se produit régulièrement dans les mariages et les fêtes à Nanterre. 

 

« Mon père m’a transmis le goût de la musique et de la chanson. Je chante depuis que je parle ! » Feriale nous raconte qu’à 14 ans, elle a remporté un concours organisé par le magazine Fan de, pour lequel elle reprenait un titre de son idole d’alors, Justin Bieber. Après son bac littéraire obtenu au lycée Joliot-Curie, Feriale interprète ses propres chansons, lesquelles mêlent variété, pop, influences rap et R’N’B. En 2017, le clip Que par toi est diffusé sur YouTube et comptabilise un million de vues en trois mois. « À cette époque, j’étais soutenue par un petit label qui produit le rappeur S.Pri Noir. J’étais également surveillante au collège Évariste-Galois où je menais des projets artistiques avec les adolescents. » Feriale répète alors aux collégiens qu’ils ne doivent pas s’enfermer dans une case. « C’est le combat de ma vie, je ne veux pas être la petite jeune de la cité qui chante pour les banlieusards. Moi, je chante pour tout le monde, ma musique reflète mes goûts, j’écoute aussi bien l’album de Michel Sardou et de Garou que les tubes de Rihanna. Et bien sûr, Céline Dion ! »