En mémoire de Nahel

Nanterre

Quartier Parc Sud

5 jeunes du quartier du Parc ont créé une fesque de 8 mètres de long, en hommage à Nahel

Avec le soutien de la ville, du bailleur Nanterre coop’ habitat et de l’artiste Delso, cinq jeunes du quartier ont créé une oeuvre graphique à la mémoire de Nahel, tué par un policier le 27 juin dernier.

Dernière mise à jour : 05 mars 2024

Un message : “Ils ont les images on a les souvenirs, Nahel nous ne t’oublions pas.”

Une date : 27.06.23. Des posts Instagram de Kylian Mbappé et Omar Sy, des photos du quartier avant et après le drame. Sur le mur pignon du 135, avenue Pablo-Picasso, une fresque de 8 m de longueur sur 2,70 m de hauteur s’étale en mémoire de Nahel, tué par un policier l’été dernier. Cette oeuvre collective a été inaugurée le 9 février, en présence du maire, Raphaël Adam, du président de Nanterre coop’habitat, Hassan Hmani, de la maman de Nahel, de plusieurs membres de sa famille et d’une soixantaine d’habitants du quartier. Un moment chargé d’émotion, un peu plus de sept mois après le décès du garçon de 17 ans, drame qui embrasa Nanterre et de nombreuses villes françaises. À l’origine de ce projet artistique, Mohessine, un jeune de 27 ans des « Pablo ». Il connaissait bien Nahel et souhaitait lui rendre hommage. « Trois jours après l’évènement, nous étions complètement assommés. En voyant ces carcasses de voitures brûlées, ces graffitis sur les murs, ça me semblait nécessaire de trouver un message positif, raconte-t-il. Après le discours du maire (*), le 3 juillet sur le parvis de la mairie, j’y suis allé au culot et j’ai interpellé les élus sur mon projet ainsi qu’un responsable de Nanterre coop’ habitat pour avoir un mur. C’est comme ça que le projet a commencé. »
Mohessine regroupe quatre amis autour de lui, Amine, Walid, Ryan et Mousef. Il obtient un accord du bailleur Nanterre coop’ habitat pour disposer d’un mur et se met en contact avec le street artiste Delso et le club de prévention Les 4 Chemins. Il démarre avec eux le travail en octobre dernier. « Les jeunes ne voulaient pas juste embellir le mur, mais créer une oeuvre critique, engagée, qui suscite le débat, à partir de photos, explique Delso, membre de l’association Les Bomurs. Ils ont fait des photos polaroïd du quartier, puis nous avons composé la fresque sur le thème d’une journée où tout a basculé, avec un texte explicatif. J’ai été surpris par leur volonté de mettre de la hauteur et de faire quelque chose de digne. Par exemple, il n’y a pas de portrait de Nahel, juste une photo de sa chambre vide. »

(*) Patrick Jarry au moment des faits.

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