Pour aller plus loin dans une aide alimentaire de qualité

Olivier Ruiz

Dossier n°492

A la cantine, un agent de restauration sert du lait, des fruits à un enfant de maternelle

La création de l’alliance nanterrienne pour une alimentation durable et de qualité est une nouvelle étape dans la volonté de la ville de soutenir le bien-manger pour toutes et tous

Dernière mise à jour : 29 janvier 2024

En novembre 2022, la Première ministre annonçait la mise en place d’un fonds d’aide alimentaire durable ayant pour objectif de renforcer la qualité de l’aide alimentaire : le programme « Mieux manger pour tous ».

Ce dernier a été doté d’un montant de 60 millions d’euros et se décline en deux volets. L’un est national, à hauteur de 40 millions d’euros ; l’autre est local, à hauteur de 20 millions d’euros. Engagés de longue date dans la lutte contre la précarité alimentaire, depuis 1980 et le soutien aux Restos du cœur naissant, et dans des collaborations renforcées depuis la crise sanitaire de 2020, la ville et ses partenaires ont obtenu de ce fonds une subvention de 393 000 euros. Cette somme ira à l’alliance nanterrienne pour une alimentation durable et de qualité composée du CCAS (centre communal d’action sociale) et de plusieurs associations qu’elle soutient : Mon épicerie, Nadha, Dir El Kheir et la dernière venue, Vrac Seine Ouest.

Dans un contexte qui voit 30 % des Français rencontrer des difficultés pour faire trois repas par jour (*) et 20 % des Nanterriens vivre sous le seuil de pauvreté (**), l’alliance s’est fixé trois axes d’intervention. Le premier sera de renforcer la part de produits frais, de fruits et légumes, de légumineuses labellisées dans les paniers des bénéficiaires de l’aide alimentaire, notamment en développant un approvisionnement direct auprès des producteurs. Le deuxième, illustré par le travail déjà effectué par les ateliers culinaires de certaines associations (lire l’article consacré à Mon épicerie, p. 15), sera d’accompagner les Nanterriennes et les Nanterriens pour les rendre acteurs de leur mode d’alimentation et de leur santé. Le troisième consistera en l’expérimentation des chèques verts solidaires (lire l’encadré). 

C’est une nouvelle étape dans le soutien logistique et financier, à hauteur de centaines de milliers d’euros par an, que la ville et le CCAS apportent aux associations d’aide alimentaire. Cette action ciblée, en faveur des populations les plus précaires, s’est traduite ces dernières années par une diversification de l’offre d’aide alimentaire, la création de l’épicerie sociale et solidaire, le financement d’une chambre froide pour l’association Dir El Kheir et, très récemment, le soutien à l’implantation de Vrac au quartier Université.

Cette nouvelle opportunité confirme la volonté de la ville de continuer à s’engager contre la précarité alimentaire aux côtés de ses partenaires et de trouver des solutions qui allient santé publique, solidarité et transition écologique.

(*) Source : baromètre annuel de la pauvreté du Secours populaire (Ipsos 2023) 
(**) Source : chiffres Insee parus le 14/11/2023.

Les chèques verts, comment ça marche ?

L’objectif des chèques verts est d’accompagner les usagers dans l’accès à une alimentation saine et durable. Ils reprennent le principe des chèques déjeuners ou « tickets-resto », aux montants variables en fonction des situations familiales, à dépenser dans des commerces partenaires. Ce nouvel outil permettra aux personnes éligibles d’accéder plus facilement aux produits frais (fruits, légumes, légumineuses…), et selon leurs choix. Nanterre sera précurseure dans la distribution de ces chèques dits d’alimentation durable. Seules des expérimentations à Dijon, quatre villes de Seine-Saint-Denis et dans le Gers sont en préfiguration. 

Kaci Bouamirene, responsable de l’association Dir El Kheir

 

« Nous distribuons des colis alimentaires à 317 familles actuellement. Malheureusement, il n’y a pas assez de légumes, de légumineuses et de fruits frais dans nos paniers. Grâce au programme “Mieux manger pour tous” et à la subvention obtenue par la ville et les associations partenaires, nous allons pouvoir donner des carottes, des pommes de terre, de la salade, des lentilles, des haricots… fournis par le réseau Biocoop. Nos bénéficiaires ont droit à des produits de qualité et à une variété alimentaire. Nous attendons avec impatience la mise en place de ce beau projet. »

Mathieu Richomme, gérant du magasin Biocoop de Nanterre

« C’est une ambition pour nous de démocratiser le bio et de développer l’agriculture bio. Quand la ville nous a proposé de rejoindre l’alliance nanterrienne pour une alimentation durable et de qualité, nous n’avons pas hésité. Nous allons fournir nos produits à prix coûtant aux associations de solidarité qui font partie de ce projet. Nous allons également participer à des ateliers de cuisine pour promouvoir de nouvelles pratiques alimentaires. À Nanterre, Biocoop est en lien avec le tissu associatif local. Depuis notre installation il y a quatre ans, nous avons déjà noué des liens avec Mon épicerie, Nahda et Cerise. »