Aider les femmes victimes

 « Raconter ma vie, ça m’a soulagée de ce qu’il y a en moi : trois ans de violences, avec un mari qui m’a coupé de tout, même de ma famille. » « On voit des gens, c’est bien pour oublier ce qu’on a vécu. Et partager nos souffrances, ça allège nos sentiments. »

Elles s’appellent Mélanie, Hafida ou Anissa (*), elles habitent Nanterre ou à côté et, ce jour-là, elles discutent lors du café social organisé par l’association La Voix des femmes.

Habituées du lieu, elles bénéficient du parcours de sortie des violences mis en place par la Maison des femmes de Nanterre (MDFN) et par ses partenaires. Au programme, des permanences individuelles : première évaluation des besoins médico-sociaux avec une infirmière et une psychologue de l’Espace santé jeunes, permanence juridique et consultation psychologique avec le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles), accueil des personnes en situation de prostitution par le Mouvement du nid, recherche d’emploi avec la Maison de l’emploi et de la formation de Nanterre, permanence d’avocates de l’AFVV (Avocats pour les femmes victimes de violences. Les femmes peuvent aussi être accompagnées au commissariat pour déposer plainte et à l’hôpital de Nanterre pour une prise en charge médicale spécialisée.

Des ateliers collectifs sont également proposés : groupes de parole pour femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles par l’Afed 92 (Accueil des femmes en difficulté), danse thérapeutique par Autres attentions, boxe par une bénévole, sophrologie par une professionnelle libérale, théâtre par la compagnie Siècle du nuage.

Et, depuis mai dernier, se tient une permanence mensuelle du délégué de la défenseure des droits. Anissa a opté pour le théâtre : « J’ai vécu la violence, alors je sais bien jouer la violence… » Tout comme Mélanie qui explique : « Ça apprend à se connaître et à comprendre beaucoup de choses. Et puis ça donne confiance. » Hafida a beaucoup apprécié les groupes de parole qui l’ont aidée à entamer une nouvelle vie : « Je suis libérée dans ma tête. J’ai porté plainte, il est jugé et condamné. Je me sens bien ! »

_{(*) Les prénoms ont été changés.}