La libération de Nanterre
Mis à jour le 16 septembre 2019
Le 21 août 1944, Nanterre est libérée après l’occupation de la ville par les troupes allemandes pendant plus de 4 ans.
Nanterre sous l'occupation
Le 4 octobre 1939, après la signature du pacte germanosoviétique et la dissolution du Parti communiste français, la municipalité communiste élue de Nanterre est chassée de la Mairie et les élus démis de leurs fonctions. Emprisonnés, contraints de vivre dans l’illégalité, ils prendront part à la lutte pour la libération de la patrie.
Avec la signature de l’armistice en juin 1940 et l’arrivée des Allemands, c’est une municipalité collaboratrice, dirigée par le funeste Contesse, qui est mise en place par le régime de Vichy.
La Résistance, impulsée par les FTP (Francs-tireurs et partisans), s’organise alors dans la ville : prises de parole dans les lieux publics, distribution de tracts sur les marchés, fabrication de faux documents… Les actions des patriotes furent nombreuses dans la ville.
Nanterre résistante
Communistes, gaullistes, chrétiens, nationalistes, socialistes, femmes, hommes, jeunes ou plus âgé•e•s, les visages des libérateurs de Nanterre furent divers et nombreux.
Après avoir participé à la Résistance pendant l’occupation, tous contribuèrent, par leur courage et leur engagement, à libérer la ville.
Plusieurs groupes de jeunes résistants furent constitués à Nanterre durant l’occupation allemande : groupe des Fontenelles, groupe du Petit-Nanterre/Centre… Ces jeunes patriotes organisèrent des distributions de tracts sur les marchés de la ville, des prises de parole en public, notamment au cinéma, ou encore des manifestations pour appeler à la Résistance.
Groupe des Fontenelles © Tous droits réservés
Les femmes dans la résistance
Trop souvent effacée ou minimisée, la place des femmes dans la Résistance fut particulièrement importante. À Nanterre, plusieurs dizaines de jeunes filles et femmes s’engagèrent contre l’ennemi nazi, à l’image de l’Union des jeunes filles patriotes.
Union des jeunes filles patriotes (Août 1944)
Sur cette photo, figure Nadine Meunier, la femme de Louis Meunier, au premier rang, 4e en partant de la gauche, et Yvette Lecornec, premier rang, 5e en partant de la gauche qui participa à la manifestation décrite dans le témoignage de Vincent Pascucci.
La libération de Nanterre
Le 20 août 1944, alors que l’insurrection de la région de la Seine s’amorce, une réunion se tient à Nanterre pour préparer, dès le lendemain, la prise de la mairie par le Comité de Libération. La veille de cette réunion, Louis Meunier, responsable des FTP, est arrêté avec son père René. Louis sera fusillé par les soldats allemands pour avoir refusé de décrocher un drapeau français et un drapeau allié tout juste hissés sur le toit de la caserne des pompiers (actuelle Agora, maison des initiatives citoyennes).
Article tiré de © L’éveil de Nanterre, 1er septembre 1944
Dans les heures qui suivent, de nombreux combats ont lieu aux alentours de Nanterre et les allemands commencent à fuir vers le Mont-Valérien. Quelques jours plus tard, huit mille Nanterriens bravent l’ennemi nazi, toujours présent dans la ville, en assistant aux obsèques de Louis Meunier.
Défilé de véhicules alliés dans les rues du Vieux-Pont © Mme Pecqueur | ![]() ![]() | ![]() ![]() |
Suite à la fuite des Allemands, les représentants du régime de Vichy sont arrêtés et l’hôtel de ville est repris. Arrêté en décembre 1939, Raymond Barbet, le maire de l’époque, récupère ses fonctions. Évadé en septembre 1940 du camp de Fort Barrault dans l’Isère, il s’est engagé activement à renverser l’ennemi nazi et a été un acteur majeur de l’insurrection nationale en organisant la résistance et la grève des cheminots.
Après la reddition du fort du Mont-Valérien le 26 août 1944, des FTP posent avec les soldats de la division Leclerc. © Tous droits réservés
Nanterre est officiellement libérée le 21 août 1944 par ses résistantes et résistants.
LOUIS MEUNIER ET LA LIBÉRATION DE NANTERRE
Louis Meunier est mort pour la France à 24 ans, la veille de la libération de Nanterre, fusillé par les soldats allemands pour avoir refusé de décrocher un drapeau français et un drapeau allié tout juste hissés sur le toit de la caserne des pompiers.
Louis Meunier avait mis sa conviction au service de la Résistance - dont il était l’un des responsables régionaux - et d’un idéal de paix et de justice pour toutes et tous.
Le groupe Louis Meunier, composé majoritairement de Nanterriens, fut constitué à l’issue de la libération de la ville et de la reddition du fort du Mont-Valérien. Ce groupe participa activement, avec les commandos d’Afrique, à la libération de l’Alsace, puis traversa le Rhin pour combattre les troupes allemandes jusqu’à la reddition du 8 mai 1945.